Corruption et droit de propriété

Publié le par Andrei LUDOSAN

Les  “Appel de Genève” ou “Déclaration de Paris”, que semblent porter dans leurs coeurs certains chez Altérnative Libérale, sont des textes... puériles: incantations lénifiantes, basées sur une absence totale de réflexion.

Je me permets de vous proposer une réflexion simple, à la portée de tout le monde.

1. Supposons que vous êtes en train de faire construire vôtre maison, avec vôtre argent. Vous êtes donc le “décideur” de l’attribution des “marchés”: quel maçon, quel plombier ( polonais ?) etc. allez-vous choisir ?

 - L’hypothèse la plus simple est que, en toute bonne foi, vous allez prendre, pour chaque volet de l’affaire, celui des artisans qui aura fait la meilleure proposition ( la moins chère ou bien celle qui, à vos yeux, présente le meilleur rapport qualité/prix).
- La deuxième hypothèse serait... que vous choisissiez le maçon qui... vous verse un “pot de vin” afin que vous le preniez, malgré son offre de moindre qualité ( plus chère !). Aucun d’entre vous ne ferait cette stupidité: le “pot-de-vin”.... vous ne le recevez pas, vous le payez ( via le contrat, plus cher pour avoir vôtre maison).

J’ai beau retourner la question dans tout les sens, je ne vois aucune manière, dans cette affaire, qui permette la moindre “corruption”.


2.  Vous êtes élu municipal et vous devez opérer le même choix pour la construction d’une crèche municipale.
Même topo:
 - vous choisissez, en toute bonne foi, la “meilleure” offre.
Ou bien
 - vous prenez un “pot-de-vin” pour choisir une offre dont les le tarif est “gonflé”. 
Ici... ça marche ( même très fort !) .


Pourquoi ? Parce que, cette fois, le “pot-de-vin” ( qui finit dans vos poches) sera payé ( via la sur-facturation) par... le contribuable !


On commence à piger ?

Autre comparaison:

3. Vous êtes travailleur indépendant et vous devez... renouveler vôtre stock de... papier A4.

Sauf si vous êtes fou, vous allez choisir le fournisseur offrant le meilleur rapport qualité/prix.


4. Vous êtes “responsable d’achats” pour le compte d’une entreprise et vous devez opérer le même choix.

Là, par contre, il est parfaitement possible à ce que vous soyez tenté par “une petite attention” afin de choisir un fournisseur plus cher.
Cette fois, vôtre “petite attention” sera payé ( via la sur-facturation)... par vôtre patron.



Evidemment, quand il s’agit d’opérations à grande échelle, les “circuits” de la corruption deviennent complexes et il faut recourir à des procédés complexes pour “cacher” le “pot de vin”: “paradis fiscaux”, banques et sociétés offshore, comptes anonymes, etc.
Mais, en substance, toutes les corruptions se résument au mécanisme simple, cité plus haut.


En s’en prenant à tous ces procédés complexes ( filiales “délocalisées”, îles Caïman et j’en passe) nos chers juges et autres “appelants de Genève” ou “déclarants de Paris” nous montrent qu’ils sont... de gentils fonctionnaires: ils veulent traiter une maladie en s’attaquant à ses manifestations, mais en ne posant ( même pas pour la forme) la question de ses causes !


Or, à mon humble avis, la cause est évidente: à chaque fois que vous gérez vôtre propre richesse vous n’avez aucune chance d’être “corrompu” ( vous pouvez, certes, être “berné” mais ceci est une autre affaire...).
En revanche, dés que vous administrez la fortune d’autrui... vous devenez potentiellement une personne corruptible.


Bien évidemment, cela est particulièrement évident dans le cas du “bien public”: le vrai propriétaire étant... vous et moi, (en tant que contribuables) et les “potentiellement corrompus” étant... les fonctionnaires et les élus.


Et, depuis le temps que la “grande corruption” existe, ainsi que la lutte contre elle, on aurait dû finir par comprendre que le seul résultat tangible des innombrables “commissions d’enquète”, “commissions interministérielles”, “commissions paritaires” et autres observatoires, comités et commissions... ne font qu’alourdir la facture du contribuable sans aucun bénéfice.

A chaque nouvelle “trouvaille” des "preux chevaliers de la vertu publique" répondront dix, cent, mille nouvelles astuces des “corrupteurs et corrompus”.


Le contribuable, lui,  paye... les uns et les autres ! 

A se demander si les protagonistes de ce jeu ne sont pas parfois “de mèche”... Ne rigolez pas, je connais un cas concret...  Un département “anti-corruption” a bien besoin d’une corruption pour justifier son existence - et les deniers publics qui vont avec !  Quand une “corruption” vient à disparaître... il en invente une autre, histoire de la combattre.

Quelle solution alors ?

Elle est simple.

Elle dérive de nôtre constat: la source de la “corruption” se trouve dans la délégation du droit de propriété.
Personne ne se laisse “soudoyer” si le “dindon de la farce” est... lui-même.  Il le fera seulement si c’est “un autre” ( ou “des autres”).


Il suffit donc de ne plus déléguer vos droits de propriété pour réduire l’ampleur du phénomène.
Ce qui, dans la sphère du “bien public” se traduit par: à la place des services “publics” payés par les deniers “publics”... services privés payés par deniers privés.
Donc... impôts minimum, pour “services publics” minimum.


Autrement dit, le libéralisme serait-il la meilleure solution au service de la vertu ?
Eh bien... oui !
Et ceux qui pensent le contraire devront le prouver!  Qu’ils nous apportent un seul exemple ou la “corruption” ne soit pas imputable à cette furieuse manie qui s’est emparé de nous, qui consiste à déléguer à l’Etat des parts de plus en plus grandes de nos libertés et de nos propriétés.

Je ne dis pas que le “cercle vertueux” de la liberté individuelle puisse s’installer en France, du jour au lendemain. Je veux bien admettre que “la route sera longue”: nous nous sommes tellement enfoncés dans la voie sans issue du collectivisme qu’il faudra forcement du temps pour en sortir.
Mais je peux admettre des “délais”, même longs, si j’avais l’impression qu’on prend enfin la bonne direction. Hélas, l’univers mental dans lequel baignent nos “directeurs de conscience” ne me donne nullement cette impression.

Note accessoire:

Quant à nôtre “responsable d’achats” ( pour le compte d’une entreprise privée !) ... ma foi, le problème n’est pas “public” ( donc “politique”) mais l’affaire personnelle du patron de l’entreprise: libre à lui de trouver la solution qui lui convienne le mieux.

Remarque annexe:  de ce point de vue-là, il apparaît qu’une entreprise trop grande risque d’avoir des “frais de gestion et de contrôle” qui annulent complètement les présumés bénéfices ( courbe de Lafer ?).  Les entreprises dont la taille ( et dont la gestion !) restent à la portée de la “compréhension humaine” seront donc, en moyenne, plus performantes !

Le libéralisme ( le vrai!) serait-il, par nature, plutôt favorable aux petits entrepreneurs et non pas aux grands “monstres” ?  Je pense, personnellement, que oui!
Je suis même prêt à prouver que toute intervention de "régulation des marchés" - aussi "bien intentionnée" soit-elle - finit par favoriser... les "grands" déjà en place, au détriment des "petits".
Prouvant, par la même occasion, que le libéralisme est, probablement, la meilleure défense des “petits” contre les “grands”.
Admettre l'intervention étatique au nom du "social" est, en fait, une solution des plus "anti-sociales".
 Le libéralisme  qui admet des "compromis" au nom du "social" se révèle être une sottise.
C'est justement en étant rigoureux et cohérent avec ses fondements que le libéralisme se montre la plus "sociale" des solutions connues par l'humanité.

Publié dans ludosan

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