Retraites par répartition: arnaque ou schizophrènie?
De nombreux auteurs (V. Benard, F.Richard, C. Reichman), découvrent, plus ou moins récemment, l’analogie stupéfiante entre le principe de la retraite par répartition et un système de Ponzi - un “jeu pyramidal”. Ce type de jeu refait surface souvent, depuis les jeux innocents (envoie une carte postale à 4 de tes amis, leur demandant de faire la même chose chacun: tôt ou tard, tu recevras des dizaines de cartes postales en retour) jusqu’aux jeux malsains: la faillite de Madoff etait un jeu pyramidal, les “subprimes” étaient un jeu pyramidal.
Normalement, un jeu pyramidal est assimilé à une escroquerie et, de ce fait, à un délit pénal.
Le système de retraite par répartition en a toutes les caractéristiques mais... il est légal.
Il a même droit aux louanges des apôtres de la “solidarité entre générations”.
Or, il est évident que, en termes de “générations”, il a... tous les stigmates du mensonge et de l’escroquerie: en résumé, la génération des adultes actuels se promet - à soi-même! - pour plus tard, un argent... que d’autres (les enfants actuels) devront lui payer. Cette simple façon de voir les choses devrait couper court à toute velléité en faveur d’un tel système: il n’a aucune base morale défendable. Nul ne peut promettre quelque chose qui n’est pas à lui, au moment ou la promesse est faite.
Certes, les apôtres de la “solidarité entre générations” pensent surtout à LEUR générosité actuelle à l’égard de ceux qui sont dans le besoin aujourd’hui. Ce que j’accepterai volontiers si cette “générosité” n’était pas assortie de la promesse d’un “retour sur investissement”.
En fait, le problème, avant d’être arithmétique et “économique” (calculs complexes sur le nombre actuel et futur de payeurs versus de receveurs, etc.) est surtout un problème de confusion et de mélange de concepts. (je ne cesse de croire qu’il n’y a pas de dispute entre bons économistes: il n’y a que des disputes entre piètres philosophes).
Explication:
Derrière un “modus operandi” (retraite par répartition ou par capitalisation) il faut toujours chercher le fondement conceptuel.
Quel est le “concept” (l’idéologie fondatrice) de la retraite par répartition ?
La répartition, en pratique, signifie que ceux qui génèrent de la richesse (au présent!) donnent une partie de leurs gains à ceux qui n’en créent pas (toujours au présent!) afin qu’ils survivent. Il s’agit donc d’un acte de pure générosité, de pure solidarité inter-humaine. Soit.
Remarques:
Conclusion: l’erreur fondamentale est de croire que les systèmes de retraite dits “par répartition” le sont réellement, et qu’ils seraient opposés aux systèmes dits “par capitalisation”. Au fond, les systèmes “par répartition” sont des systèmes “par capitalisation” faux-cul:
La logique interne (l’idéologie) est celle d’un pur système de “capitalisation”, sur laquelle on plaque un “modus operandi” financier... de répartition. Dés lors, l’identité avec un jeu pyramidal est consommée.
Si le lecteur accepte mon raisonnement, il sera bien obligé d’admettre que:
Un système “par répartition” peut-il fonctionner ?
Si mon raisonnement est correct, la réponse est Oui... peut-être.
Dans quelles conditions ?
Qu’on utilise l’expression de “solidarité” ou bien “d’assistance”, peu importe. Le fait devient clair: il n’y a aucune “assurance” dans un tel mécanisme (l’auteur de ces lignes pense qu’une “assurance” ne peut exister que dans un environnement libre, concurrentiel et marchand. Le concept d’assurance “sociale” lui parait une fumisterie, une “contradictio in adjecto”. L’Assurance-Vieillesse française en est un exemple typique: l’article vient d’en démontrer l’absurdité et le côté “schizophrène”).
Tout au plus, pourrait-on envisager un obligation légale sous forme de:
Au-dessus de ce “seuil minimal”... la nature humaine semble plus encline au systèmes de prévoyance “par capitalisation”. Systèmes qui ne peuvent en aucun cas être obligatoires, ni sur le fond ni sur les modalités de capitaliser.
Le système de retraite français actuel repose donc sur:
Confusion et mensonge: quel avenir ?
Normalement, un jeu pyramidal est assimilé à une escroquerie et, de ce fait, à un délit pénal.
Le système de retraite par répartition en a toutes les caractéristiques mais... il est légal.
Il a même droit aux louanges des apôtres de la “solidarité entre générations”.
Or, il est évident que, en termes de “générations”, il a... tous les stigmates du mensonge et de l’escroquerie: en résumé, la génération des adultes actuels se promet - à soi-même! - pour plus tard, un argent... que d’autres (les enfants actuels) devront lui payer. Cette simple façon de voir les choses devrait couper court à toute velléité en faveur d’un tel système: il n’a aucune base morale défendable. Nul ne peut promettre quelque chose qui n’est pas à lui, au moment ou la promesse est faite.
Certes, les apôtres de la “solidarité entre générations” pensent surtout à LEUR générosité actuelle à l’égard de ceux qui sont dans le besoin aujourd’hui. Ce que j’accepterai volontiers si cette “générosité” n’était pas assortie de la promesse d’un “retour sur investissement”.
En fait, le problème, avant d’être arithmétique et “économique” (calculs complexes sur le nombre actuel et futur de payeurs versus de receveurs, etc.) est surtout un problème de confusion et de mélange de concepts. (je ne cesse de croire qu’il n’y a pas de dispute entre bons économistes: il n’y a que des disputes entre piètres philosophes).
Explication:
Derrière un “modus operandi” (retraite par répartition ou par capitalisation) il faut toujours chercher le fondement conceptuel.
Quel est le “concept” (l’idéologie fondatrice) de la retraite par répartition ?
La répartition, en pratique, signifie que ceux qui génèrent de la richesse (au présent!) donnent une partie de leurs gains à ceux qui n’en créent pas (toujours au présent!) afin qu’ils survivent. Il s’agit donc d’un acte de pure générosité, de pure solidarité inter-humaine. Soit.
Remarques:
- 1. Si c’est ainsi, il n’en découle aucune obligation, pour qui que ce soit, de “rendre la pareille” à ceux qui, aujourd’hui, sont “généreux”. Du moins, aucune obligation “contractuelle”. Sinon, il ne s’agit plus de générosité mais “d’investissement” (autrement dit, on tombe, subrepticement, dans une logique de “capitalisation”). Certes, on peut admettre l’obligation “morale”, mais celle-ci, par statut, ne peut pas être imposée par la Loi.
- 2. Toujours dans la même optique, cela veut dire que les receveurs d’aujourd’hui bénéficient de cette générosité en vertu EXCLUSIVEMENT de leur qualité d’être humain. Auquel cas, la distribution de cette manne parmi les receveurs devrait être strictement égalitaire (que je sache, la qualité d’être humain est la même pour tous les potentiels receveurs). Est-ce le cas ? Non, comme tout le monde le sait.
Conclusion: l’erreur fondamentale est de croire que les systèmes de retraite dits “par répartition” le sont réellement, et qu’ils seraient opposés aux systèmes dits “par capitalisation”. Au fond, les systèmes “par répartition” sont des systèmes “par capitalisation” faux-cul:
- - on cotise aujourd’hui afin d’acquérir des droits pour demain (logique “d’investissement”)
- - les droits ainsi gagnés sont différents et proportionnels avec le montant des investissements passés (logique de “retour sur investissement”).
La logique interne (l’idéologie) est celle d’un pur système de “capitalisation”, sur laquelle on plaque un “modus operandi” financier... de répartition. Dés lors, l’identité avec un jeu pyramidal est consommée.
Si le lecteur accepte mon raisonnement, il sera bien obligé d’admettre que:
- 1. Cette discordance entre “idéologie” et “mode opératoire” est probablement la source de beaucoup de malentendus. Elle est également la source profonde des dysfonctionnements de ces systèmes.
- 2. Les calculs “économiques”, fussent-ils complexes, ne résoudront jamais le dilemme car ils ignorent un fait qui me parait fondamental: les “mécanismes économiques” à l’oeuvre ne sont pas “neutres”, idéologiquement parlant.
- 3. Un “système” ne peut fonctionner que s’il y a cohérence conceptuelle entre l’idéologie fondatrice et mode opératoire.
Un système “par répartition” peut-il fonctionner ?
Si mon raisonnement est correct, la réponse est Oui... peut-être.
Dans quelles conditions ?
- 1. Admettre qu’un système “par répartition” n’est cohérent que dans une logique de pure “redistribution”, au présent. Et que cette redistribution ne peut se justifier que par la “pure” solidarité inter-humaine.
- 2. Par conséquent, il ne peut y avoir aucune promesse de “retour sur investissement” à l’égard de ceux qui, aujourd’hui, sont donneurs.
- 3. Egalement, la répartition, aujourd’hui, parmi les receveurs, ne saurait être que purement égalitaire.
Qu’on utilise l’expression de “solidarité” ou bien “d’assistance”, peu importe. Le fait devient clair: il n’y a aucune “assurance” dans un tel mécanisme (l’auteur de ces lignes pense qu’une “assurance” ne peut exister que dans un environnement libre, concurrentiel et marchand. Le concept d’assurance “sociale” lui parait une fumisterie, une “contradictio in adjecto”. L’Assurance-Vieillesse française en est un exemple typique: l’article vient d’en démontrer l’absurdité et le côté “schizophrène”).
Tout au plus, pourrait-on envisager un obligation légale sous forme de:
- - annuellement, x% du PIB est consacré à cette solidarité
- - le système ne peut pas donner, annuellement, plus qu’il n’en reçoit.
Au-dessus de ce “seuil minimal”... la nature humaine semble plus encline au systèmes de prévoyance “par capitalisation”. Systèmes qui ne peuvent en aucun cas être obligatoires, ni sur le fond ni sur les modalités de capitaliser.
Le système de retraite français actuel repose donc sur:
- - une discordance fatale entre idéologie réelle (capitalisation individuelle) et mode opératoire (redistribution “transversale”, au présent). Aucun calcul ou montage financier savant ne pourra le sauver de ce “hybris” fondateur.
- - un mensonge permanent, car cette idéologie de capitalisation individuelle s’associe à une réthorique solidariste. (de surcroît, mettant l’accent sur la solidarité “entre générations” alors même que, justement, ce point de vue “générationnel” est celui depuis lequel l’arnaque - des “vieux” à l’égard des “jeunes” - est la plus flagrante).
Confusion et mensonge: quel avenir ?